Les idées pour baisser les coûts sont nombreuses, mais il est impossible d’évaluer leur efficacité car nous ne savons pas exactement où et comment l’argent est dépensé.
Proposition
La Confédération mandate l’Office Fédéral de la Statistique pour réaliser une étude annuelle des finances de la santé. Pour ce faire, tous les assureurs fourniront à l’OFS les données détaillées permettant de chiffrer individuellement chaque prestation : acte, médicament, prime, franchise, remboursement, quote-part, etc. Une analyse avec une granularité aussi fine permettra une compréhension des finances de la santé qui était impossible jusqu’alors.
Avantages
Il serait possible de chiffrer rigoureusement les économies réalisables pour chaque mesure proposée. Ceci permettra de :
- Piloter la politique de la santé avec précision, sans inconnues.
- Abréger les débats, actuellement basés sur des suppositions d’économies.
- Prendre des décisions rapidement, en sachant exactement les conséquences.
- Choisir les mesures qui généreront les plus grandes réductions des coûts.
- Ecarter les discussions autour de mesures clairement insignifiantes.
- Identifier les distortions dans les prix.
- Détecter les abus.
- Faire des découvertes inattendues, par exemple : Autour du Lac des Quatre Cantons, le médicament X est prescrit 3 fois plus que la moyenne, pourquoi ?
Objections prévisibles
Cela coûtera cher
Les coûts de la santé en Suisse en 2021 étaient de CHF 827 par habitant et par mois, soit CHF 86’344’000’000. Même si l’étude initiale coûte quelques millions, c’est insignifiant en regard des économies potentielles.
Violation du secret médical
L’OFS spécifiera comment les données seront agrégées, vraisemblablement par localité, âge et sexe du patient. Il serait ainsi impossible d’identifier un individu.
Ces données appartiennent aux assureurs
Une donnée est générée quand une personne subit un traitement ou paie une prestation ; cette donnée appartient à celui qui la crée. Individuellement elle lui est personnelle, agrégées elles appartiennent à la collectivité. Les assureurs hébergent ces données, ils n’en sont pas les propriétaires. Par ailleurs, ces données existent déjà chez les médecins, les pharmaciens et les hôpitaux ; c’est simplement plus efficace de les récolter auprès des assureurs.
Divulguer ces données serait déloyal pour les assureurs
Si tous les assureurs doivent participer, aucun ne serait (dés)avantagé. S’ils n’ont rien à cacher, ils n’ont rien à craindre.
La quantité de données serait ingérable
Supposons que tous les habitants sont en traitement permanent et qu’il faille une page A4 pour décrire le traitement de chacun, chaque mois. 9’000’000 d’habitants × 12 mois × 3’000 octets = 324 GigaOctets. Une clef USB de 512 GigaOctets coûte CHF 31.
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